Pinus Uncinata « Pin à crochets »

Pinus uncinata (du latin uncinus=crochet) est aussi appelé pin à crochets, pin de montagne, pin crin ou encore pin de Briançon). Il est assez proche du pin sylvestre mais ses aiguilles sont plus épaisses et elles ne vrillent pas et les écussons des cônes sont munis d’un crochet-.

C’est une espèce difficile si on a pas les conditions parfaites pour la cultiver. Préférer le pin sylvestre qui est moins capricieux.

Le pin à crochets est une espèce reliquaire des dernières ères glaciaires, il vit à l’étage subalpin (entre 1500 et 2500 mètres d’altitude), là haut les pins à crochets sont sous la neige 6 mois par ans (parfois plus) et la durée de leur période végétative est très courte (entre 45 et 70 jours par ans), ils ont l’habitude des froids extrêmes et d’un rayonnement solaire très important, avec des températures frisant les 40°c l’été et parfois le sol où ils poussent (des cailloux) peut atteindre les 60°c. Mais ils ont une humidité atmosphérique importante.

Quand on a un Uncinata en pot et vivant, on le laisse vivre et on fait un minimum.

ID CARD

Galerie

Galerie « +Torture 2020 »

Travail de replis de la masse végétal en forçant sur les courbes actuelles pour réduire la hauteur et augmenter la densité.

ARROSAGE

Les pins ont besoin d’un arrosage contrôlé. Un excès , surtout si le substrat n’est pas drainant, est fatal pour la vie des mycorhizes. Ce sont des champignons dont les racines, vivent en symbiose avec celle du pin, en l’aidant à absorber les éléments minéraux du sol, comme le phosphore. En l’absence de celle-ci, l’arbre s’affaiblit, finissant par mourir. Copieusement l’été surtout en période de forte chaleur. N’hésitez pas à arroser le sol autour du pot pour maintenir une ambiance humide. Limiter les arrosages l’hiver, déteste les excès d’eau.

EXPOSITION

IMPORTANT :

Le pin à crochets est un arbre de plein soleil

Il affectionne les sols siliceux, la terre de bruyère qu’apprécie le rhododendron, mais vit aussi très bien sur les plateaux calcaires en milieu plutôt basique. Il préfère le soleil et résiste à la sècheresse comme au froid et au vent. Il peut aussi prospérer dans les tourbières. Ces grandes facultés d’adaptation à ces différents milieux, en font un colonisateur majeur, des endroits les plus hostiles.

ENGRAIS

Engrais organique

Printemps et automne. Il est préférable d’utiliser un engrais organique, qui favorise et préserve les mycorhizes. avant les premières gelées, utiliser un engrais avec une teneur en potassium plus importante.

TAILLE

La sélection des bourgeons

Le Pin à crochets est considéré comme un Pin dit « faible ». La comparaison est le plus souvent faite avec d’autres pins à deux aiguilles, comme Pinus Thumbergi ou le Pinus Sylvestris et il est vrai que si l’on compare l’allongement et la vigueur des chandelles de ces deux espèces, à santé égale, la plupart du temps la différence est notable. Il y aura donc de fait, une disparité assez nette, d’application des techniques de culture et d’entretien entre les différentes variétés de Pins.
La sélection des bourgeons est une étape obligatoire dans la culture et la
formation des Pins à crochets. On constate fréquemment un bourgeonnement surnuméraire, que l’on ne pourra laisser se développer anarchiquement .Cette action participe à l’équilibre de la vigueur et permet de diriger l’énergie de la plante, sur les bourgeons qui serviront au devenir de l’arbre. Elle permet aussi de corriger la tendance apicale et donc de redistribuer de l’énergie sur les parties plus faibles de la plante. Elle permet enfin de diriger les futures branches, vers la direction souhaitée, ce qui a pour but d’avoir par la suite un aspect plus naturel et d’avoir moins recours à la ligature, pour diriger les branches.
Je pratique la sélection des bourgeons plutôt à la fin de l’hiver. C’est la période où l’on a une lisibilité parfaite de tous les bourgeons, prêts à se développer pendant la prochaine période végétative. Il arrive aussi sur certains arbres difficiles, en bonne santé apparente, que le bourgeonnement soit très pauvre. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela, mais comme je l’ai démontré précédemment, les hybridations naturelles multiples, occasionnent des comportements différents d’un arbre à un autre malgré la proximité de leur origine géographique. Il faudra
donc le cas échéant, adapter les techniques de culture pour ces sujets plus
difficiles et peut être envisager des greffes, afin d’obtenir des ramifications
plus proches du tronc.

Le pincement des chandelles

Le pincement des chandelles ou « metsumi » se pratique au printemps, au moment où le bourgeon s’est totalement développé et a atteint son paroxysme et juste avant le déploiement des aiguilles. On brise alors la chandelle à la hauteur souhaitée en la saisissant entre ses doigts et en faisant pivoter la partie haute que l’on souhaite supprimer. Le pincement des chandelles a pour but d’équilibrer la longueur des pousses des chandelles donc de répartir l’énergie de la plante, mais aussi de stimuler le bourgeonnement arrière.

Cette technique est employée avec succès sur un certain nombre d’espèces de Pin dit « forts » tel que le Pinus Thumbergi ; le Pinus Sylvestris ou certaines variétés de Pinus Mugho pour ne citer que les variétés à deux aiguilles, les plus communes.
Pour ce qui est des Pins à crochets, en bonne santé, correctement cultivés, dont les forces sont parfaitement équilibrées et qui vivent dans des contenants de taille adaptée, la pousse des chandelles dépasse rarement les un cm et demi à deux cm. Dans cette situation, il est proscrit de pincer les chandelles, au risque de créer du déséquilibre dans les branches et d’affaiblir l’arbre, tout en n’obtenant pas l’effet escompté.
En effet, pour l’avoir essayé à plusieurs reprises sur des pins à crochets
différents, cela a provoqué à chaque tentative un bourgeonnement surnuméraire, en corole à l’endroit même du pincement, mais absolument pas de bourgeonnement arrière sur la branche. Toutefois, certains arbres en préparation, dans des contenants surdimensionnés, fertilisés avec des engrais fortement dosés en azote, peuvent avoir des pousses de chandelles très longues et peu ou pas de bourgeonnement arrière. Dans ce cas là, le pincement des chandelles est recommandé, car une fois que nous aurons trié le bourgeonnement surnuméraire et conservé deux bourgeons bien placés, à minima, nous aurons raccourci et subdivisé le rameau. Quelques bourgeons peuvent apparaître de manière aléatoire sur des branches plus anciennes.

Taille des pousses matures « le mekiri »

En revanche la taille des pousses matures ou « Mekiri », peut être une des
solutions pour stimuler le bourgeonnement arrière. En effet, sur des arbres en très bonne santé, aux environ de mi- juillet, les aiguilles de l’année sont bien développées, le rameau est en pleine activité et commence à lignifier. La taille aux ciseaux d’une partie du rameau voir du rameau entier, permet l’élimination du bourgeon apical, ce qui a pour effet de désinhiber les bourgeons dormants à l’arrière. Si l’arbre est très vigoureux le bourgeonnement escompté apparaît quelques semaines après, dans le courant de l’automne. Cette taille permet à postériori de rétablir l’équilibre de la vigueur des rameaux, puisqu’à cette période, toutes les pousses sont développées et que l’on a une idée réelle de la vigueur de chacune d’entre elle. Encore une fois cette technique permet aussi d’équilibrer la force des rameaux.

Cette taille n’aura bien sûr l’effet escompté que si l’arbre est en bonne santé, et bien fertilisé. Le mekiri est une intervention qui force la branche à faire un second bourgeonnement dans l’année. C’est donc une opération assez épuisante, qu’il faut pratiquer sur les pousses fortes et moyennes de l’arbre, pas sur les pousses faibles. Egalement, on évite de le faire sur un arbre fraîchement rempoté, à moins qu’il ne donne des signes de grande vigueur. En général, le pin à crochets bourgeonne particulièrement bien en arrière. Je pratique plutôt ce que l’on appelle la taille relais, qui consiste à laisser pousser librement les chandelles et éliminer à l’automne les rameaux qui sortent du profil. Je privilégie les embranchements les plus proches du tronc, afin de densifier la ramification et donc, le feuillage des branches.

Le désaiguillage arrière

Chaque année, le Pin à crochets, mais aussi toutes les autres variétés de Pins, produisent de  nouveaux rameaux, avec une nouvelle série d’aiguilles, qui vont faire rapidement de l’ombre à celles des années précédentes.
Ces dernières ayant moins accès à la lumière deviennent de plus en plus ternes, elles dépérissent petit à petit et sont de  moins en moins efficace dans leur rôle principal, qui est la photosynthèse. Ce déficit de lumière à l’intérieur des branches, rend plus hasardeux l’apparition de nouveaux bourgeons, or en bonsaï, nous cherchons à produire ce bourgeonnement arrière, afin de densifier la ramification et le feuillage. Pour cela, il faut enlever les vieilles aiguilles, de l’année précédente pour permettre à la lumière de pénétrer à l’intérieur des rameaux. Le stress généré par la perte d’une partie de la masse foliaire, oblige la plante à stimuler ses bourgeons dormants, afin de retrouver au plus vite sa surface végétale. On peut
enlever ces vieilles aiguilles en les tirant à la main, une par une, en conservant la gaine à la base des aiguilles. On peut aussi les couper avec des ciseaux, en conservant là aussi la gaine. La base de la gaine d’aiguilles va sécher et tomber, sans risque d’endommager les bourgeons dormants. On fait en général cette opération mi juillet, au moment où la lumière est forte pour stimuler l’apparition de bourgeons. Pour équilibrer la force des rameaux, on enlève, sur un arbre vigoureux, toutes les vieilles aiguilles sur les parties fortes (plus quelques unes de l’année sur les parties très fortes) ;

On enlève les vielles aiguilles sur les parties moyennes, et on ne touche pas aux parties faibles. Comme cela, l’énergie de l’arbre va s’équilibrer petit à petit.
Quelques semaines après, les nouveaux bourgeons commencent à apparaitre, les nouveaux rameaux faibles à l’arrière se renforcent avec le surcroit de lumière. On attendra la végétation suivante, que les nouveaux rameaux soit suffisamment forts pour supprimer les bouts de branches trop longues et ainsi leur permettre de prendre le relais.
Il est bien entendu prudent, de ne pas multiplier les opérations stressantes pour la plante sur la même période de végétation, pour ne pas l’affaiblir.
On remarquera qu’après un désaiguillage, l’arbre, qui a perdu beaucoup de sa masse verte, évapore moins vite. Il faudra donc adapter les arrosages afin de ne pas créer un début de pourriture racinaire.

LIGATURE

D’octobre à mars. Préférablement avec du fil de cuivre.Vu que se sont des arbres très flexibles, la ligature doit rester longtemps en place. souvent indispensables, entre fin d’hiver et fin d’Eté. Veiller à ce qu’elles ne marquent pas le bois en saison de végétation.

REMPOTAGE

Le rempotage des Pins à crochets, comme celui des autres variétés de Pins, est une opération délicate qui demande plus d’attention et de prudence que le rempotage classique des feuillus.
Le but du rempotage peut être multiple. Premièrement il permet de rajeunir le système racinaire grâce à la taille des racines, qui favorisera la ramification radiculaire plus prés du collet de l’arbre. L’élimination des racines dégradées ou pourries, permet aux nouvelles racines de pousser et de coloniser les espaces libres.
Deuxièmement, il permet de renouveler le substrat dégradé, qui a perdu en partie sa propriété essentielle qu’est le drainage. En effet le rempotage s’impose lorsque le substrat est compact, que l’eau a du mal à pénétrer et surtout lorsqu’elle a du mal à s’évacuer. Les Pins à crochets sont sensibles à la pourriture racinaire qui peut résulter d’un substrat tassé, très peu aéré, bien souvent à cause des résidus d’engrais organique, ou par l’utilisation de composants du substrat, inadaptés à la culture des Pins.

Troisièmement, il permet de changer le contenant et parfois de changer
l’implantation et la position de la plante. Cette étape est bien entendu primordiale pour valoriser un bonsaï dont le profil est déjà fixé.
Deux périodes sont propices au rempotage, le printemps lorsque les bourgeons commencent à grossir et à la fin de l’été, au sortir de la pause végétative estivale, si toutefois on a la possibilité de protéger les arbres du gel l’hiver suivant. Avant de commencer, s’assurer d’avoir conditionné et nettoyé le nouveau substrat, l’éventuelle nouvelle poterie et les amarrages qui permettront d’immobiliser l’arbre dans le pot.

Observation et nettoyage de la motte
Après avoir libéré l’arbre de tous ses liens d’arrimage, délicatement on extrait la plante du pot en prenant soin de ne pas endommager les racines. Dans la plupart des cas, on observe autour des racines, un important réseau de filaments blancs, que l’on nomme « mycorhizes ». Ce sont des champignons, qui améliorent l’assimilation par la plante, de l’eau et des nutriments contenus dans le substrat et en contre partie ils puisent dans les racines les sucres qui leur sont nécessaires pour vivre. On dit qu’ils vivent en symbiose. C’est un signe évident de vigueur de la plante. Il est recommandé lors des rempotages, de collecter un maximum de ces
mycorhizes pour réensemencer le nouveau substrat, afin de gagner du temps sur la recolonisation mycorhizienne.
Ensuite, à l’aide d’une baguette en bois, on démêle délicatement les racines en les débarrassant de l’ancien substrat. Dans le cas du rempotage classique d’un Pin à crochets qui vivait déjà dans un pot et dans un substrat approprié, on touchera le moins possible à l’intérieur de la motte. On interviendra seulement sur le tiers extérieur et sur le dessus de la motte où se sont entassés tous les déchets d’engrais organique, qui colmatent la surface du sol.

Si l’on rempote un Pin à crochets qui poussait dans un substrat inapproprié, type terreau ou terre, il faudra intervenir au cœur de la motte, pour extraire le maximum de ce substrat et le remplacer par un substrat drainant et ainsi améliorer l’homogénéité de son mélange. Cette opération est risquée mais indispensable, car sans cela il est impossible d’avoir une homogénéité de l’humidité et donc un arrosage maîtrisé du bonsaï.
Dans le cas d’un arbre cultivé dans de l’argile, la situation est encore plus
périlleuse, il est recommandé de ne traiter qu’une partie de la motte et de
reporter aux prochains rempotages, la ou les parties restantes, afin de limiter les risques de perdre l’arbre. Dans tous les cas, il est vivement déconseillé d’enlever tout le substrat d’un coup, lors des rempotages de Pins.

 

Taille des racines.
Lorsque l’on a terminé de démêler le chignon de racines enroulé dans la périphérie de la motte, on peut observer de très longues racines qui déployées peuvent atteindre un à deux mètres. Elles sont pourvues à leur extrémité de pointes blanches qui sont les radicelles actives de la plante. Elles sont liées à des racines brunes, qui sont les canaux de circulation. On peut observer aussi des racines noires, celles-ci sont mortes et sont donc à supprimer.                                                                                                                                                               
Le but du rempotage c’est aussi de tailler ces parties vivantes très longues, pour leur permettre de se régénérer et de se ramifier, au plus prés du collet de l’arbre. Bien entendu, sur les Pins à crochets, mais aussi sur les autres Pins, on ne pratique pas cette taille au hasard et comme sur les parties aériennes, on ne taille que si l’on laisse des parties vivantes et actives à l’arrière de la taille. Dans le cas contraire il y a très peu de chance de voir émerger spontanément des radicelles à l’arrière de la taille. Sur les pins anciens dont la partie aérienne est établie, on n’aura pas la possibilité de supprimer du feuillage, pour conserver la proportion entre la partie souterraine et la partie aérienne. Dans ces cas là, pour ne pas créer un déséquilibre préjudiciable à l’arbre, il faudra être modéré sur les quantités de racines supprimées. Toutes ces opérations réalisées sur les racines
mises à nu, doivent être effectuées dans les meilleurs délais, afin d’éviter le
dessèchement des radicelles. Pour éviter cela on vaporisera fréquemment de l’eau sur les racines à l’aide d’un pulvérisateur.

Suite au rempotage, il est nécessaire de protéger l’arbre des rayons brûlants du soleil, ainsi que des vents desséchants, car les dommages infligés aux racines, ne permettent pas à la plante de se nourrir et de s’hydrater correctement durant quelques semaines. Pour compenser, on pourra vaporiser plusieurs fois par jour le feuillage. On prendra soin de laisser sécher le substrat entre chaque arrosage, car on peut observer que la plante consomme moins d’eau qu’à son habitude. Après plusieurs semaines, on réinstallera progressivement le bonsaï, dans son exposition
habituelle.

CALENDRIER DES TRAVAUX (A REFAIRE!!!)

JANVIER
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5.
FÉVRIER
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5°.
MARS
  • Engrais biologique organique avec un NPK de 6/3/3 pendant pratiquement toute l’année.
AVRIL
  • Rempotage : Au début du printemps, tous les deux ans pour un sujet jeune, tous les 5-7 ans pour un sujet adulte. Tailler au moins 1/3 des racines.
MAI
  • Engrais
  • Rempotage
JUIN
  • Engrais
JUILLET
  • Engrais  si  température n’excède pas les 35 º
AOÛT
  • Engrais  si  température n’excède pas les 35 º
SEPTEMBRE
  • Engrais
OCTOBRE
  • Réduire arrosage et pluie
  • Engrais
NOVEMBRE
  • Engrais
DÉCEMBRE
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5°.
  •