Juniperus Chinensis « Genév. de Chine »

Le Genévrier de Chine est, comme son nom l’indique, originaire du nord-est asiatique. Les avis divergent quant à son origine géographique exacte, Chine ou Japon et îles Kouriles et Sakhaline. Il en existe de nombreuses variétés (+/- 60), hybrides, cultivars ou même clônes (notamment aurea, kaizuba, japonica, pyramidalis, sargentii, itoïgawa).

Le Genévrier se présente tantôt sous la forme d’un arbre pyramidal au port dressé ou prostré. Il atteint une hauteur de 20 à 25 m. Son tronc est brun-rouge et s’écorce facilement. La teinte du feuillage peut varier en fonction de l’exposition : plein soleil il sera plutôt clair tandis qu’à mi-ombre il sera foncé. De plus il a la particularité de présenter deux type de feuillages, juvénile (aiguilles) et adulte (écailles), le premier pouvant refaire son apparition lors d’une coupe trop sévère.

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Le genévrier : une lutte entre la vie et la mort

Ce qui différencie certainement le genévrier des autres essences en bonsai, c’est sa capacité à former des veines vivantes qui courent le long du bois mort. Cela est du au fait que les canaux de sève sont très compartimentés.

En d’autres termes, la sève circule dans des canaux qui relient directement les grosses racines aux branches. Lorsque vous coupez une racine, la branche qui est reliée va mourrir.

De même, si vous taillez une branche, la partie racinaire associée va mourrir. Vous verrez alors que toute la partie du tronc sous la branche va sécher.

Dans la nature, et surtout en montagne, le genévrier est un arbre qui peut prendre des formes tortueuses, avec des veines vivantes qui s’enroulent autour des bois morts causés par les chutes de pierres, la neige et autres évènements naturels (ou pas).

Lors des expositions, ces veines vivantes sont mises en valeur : elles sont nettoyées de leur couche d’écorce superficielle, puis une huile alimentaire est utilisée pour faire ressortir leur teinte rouge.

Le bois mort est quant à lui nettoyé des salissures, puis du « liquide à jin » est appliqué, pour éviter la dégradation du bois mais également pour lui donner une couleur blanchâtre, sur laquelle les veines vivantes vont se détacher visuellement.

Lorsque l’on regarde un genévrier préparé pour une exposition de bonsai, ce qui saute aux yeux, c’est ce contraste entre le bois mort blanc, les veines vivantes bien rouges et le feuillage d’un vert profond. Il s’en dégage toute une symbolique de la vie qui se fraye toujours un chemin. Le tronc sinueux, tortueux, donne un effet dramatique !

Le nettoyage des veines reste toutefois une opération qui n’est réalisée que dans un but esthétique, pour présenter le bonsai en exposition. Lorsqu’il est sur vos étagères, laissez-le tranquille. 

Galerie 2024

Galerie 2020

ARROSAGE

Abondamment l’été comme beaucoup de spécimen, en insistant sur le feuillage 2 fois par semaine. L’arrosage doit être parcimonieux, sauf en plein été : mouiller la terre abondamment mais laisser sécher légèrement entre deux arrosages. En cas de forte sécheresse, bassiner le feuillage et l’écorce le soir. Mieux vaut arroser pas assez que trop. Vaporiser le feuillage et le tronc tous les jours de préférence matin et soir. sans exagération sous peine de problèmes fongiques

Arroser copieusement mais veillez à ne pas trop arroser, car les racines n’aime pas les excès d’eau. Avant d’arroser, le sol doit sécher légèrement. La brumisation de l’arbre peut être effectuée régulièrement, surtout après que l’arbre a été rempoté car il bénéficie de l’humidité de l’air.

Il faut toujours faire des arrosage abondant. Attendez quelques secondes et arrosez de nouveau, même s’il semble déjà mouillé. Répétez l’opération une troisième fois en attendant quelques minutes. C’est la garantie d’un bon arrosage et comme vous avez utilisez un substrat adapté, le surplus d’eau n’aura pas de mal à s’évacuer par les trou de drainages.

EXPOSITION

On le protégera avec une toile d’ombrage qu’en cas de très forte chaleur, et on maintiendra une ambiance humide en posant le plateau sur des billes d’argile par exemple. En hiver, on le conservera à la lumière et au frais (0 à 5°c). Le Genévrier demande un emplacement lumineux, par exemple au plein soleil, sauf en été où il apprécie une ombre légère au moins durant les heures les plus chaudes de la journée. Protéger des gelées sévères (-5°C) et des gelées tardives, ainsi que des courants d’air persistants pour les jeunes sujets.

Placez l’arbre à l’extérieur, toute l’année, dans un endroit lumineux avec beaucoup de soleil. Le genévrier ne peut pas vivre à l’intérieur. Pendant l’hiver, protégez l’arbre une fois que les températures descendent en dessous de -10 degrés C . Certaines espèces changent leur couleur de feuillage pendant les périodes de gel en un brun violacé qui est lié à leur mécanisme de protection contre le gel. Au printemps, ils redeviendront verts.

Plage de température : -5 à 35°C Sensible aux acariens.

ENGRAIS

Au printemps et en automne, en périphérie du pot, on déposera de l’engrais en granule à décomposition lente.

Utilisez des boulettes d’engrais organiques normales tous les mois pendant la saison de croissance ou un engrais liquide chaque semaine. Si une forte croissance est souhaitée, des niveaux d’azote plus élevés peuvent être appliqués au printemps.

Engrais solide organique de fin mars à fin septembre, réduire du 15 juin au 15 août si l’arrosage est limitant. Compléter par un engrais liquide tous les 15 jours pendant la saison de végétation, une fois par mois en hiver (hors gel).

TAILLE

Il faut comprendre une chose essentielle sur le genévrier : sa force vient du feuillage, contrairement aux pins en bonsai dont la force vient des racines (c’est pour cela que le pin supporte mieux le pincement des chandelles).

Si vous pincez tout le temps, vous bloquez sa croissance et allez affaiblir votre arbre. Au début, vous verrez apparaitre des bourgeons en arrière mais progressivement ils se feront de plus en plus rares.

Le pincement ne doit se pratiquer que sur un genévrier que vous allez présenter en exposition, afin de bien délimiter les plateaux et d’avoir une belle finition. Il s’agit donc d’une technique qui doit être mise en pauvre de façon exceptionnelle et pas de façon régulière.

En revanche, tailler est important afin que la lumière et le soleil pénètrent à l’intérieur de l’arbre et stimulent les bourgeons latents.

Commencez par supprimer tous les rameaux qui poussent vers le bas, afin d’obtenir des plateaux dont le dessous est plat. Faites également un petit ménage lorsqu’il y en a plusieurs qui partent d’une même intersection. A chaque embranchement, en ne conserve que 2 pousses, en formant des plateaux en éventail.

Enfin, raccourcissez les rameaux les plus long, en taillant sur la partie lignifiée, c’est-à-dire celle qui s’est transformée en bois. Vous devez tailler sur la partie marron et non pas sur la partie verte.

La partie verte est celle qui est en croissance, elle consomme l’énergie de l’arbre. La partie lignifiée accumule de l’énergie. Lorsque vous taillez à ce niveau, vous utilisez cette énergie pour faire apparaître de nouveaux bourgeons arrière et ainsi construire une belle ramification.

Lorsque vous taillez une branche, conservez toujours du feuillage, sinon elle va mourir (comme sur un pin).

 

En pinçant les nouvelles pouces entre nos ongles. Les tailles sévères se ferons plutôt l’hiver au niveau du bois dur des rameaux.

Pour développer les plateaux de feuillage, les longues pousses qui dépassent de la silhouette peuvent être pincées ou coupées à la base avec des ciseaux adaptés tout au long de la saison de croissance. Ne coupez pas le genévrier comme une haie car la suppression de toutes les pointes de croissance affaiblira l’arbre et la coupe brunira les aiguilles. Lorsque les plateaux de feuillage deviennent trop denses, ils doivent être éclaircis avec des ciseaux pointus à la base. Le genévrier est généralement un arbre solide qui résiste également assez bien à la taille agressive. Mais il ne peut plus bourgeonner à partir de parties d’arbres nues, alors assurez-vous qu’il reste du feuillage sur chaque branche que vous souhaitez garder en vie.

  • Pincement : pincement et torsion des extrémités des jeunes pousses avec les doigts, en ne gardant qu’1/3 de celles-ci, peut se pratiquer tout au long de la saison de pousse mais ni trop souvent (risque d’épuisement), ni sur l’entièreté de l’arbre en une fois (risque de pousses juvéniles).
  • Taille de structure : possible toute l’année mais nécessite un masticage hermétique en saison de pousse. De préférence en hiver donc.
  • Taille d’entretien : éliminer les rejets indésirables dès leur apparition. Repartir régulièrement en arrière sur le vieux bois en fin d’été-début d’automne (mekiri) pour rajeunir les volumes au départ de jeunes rejets (rejette sur le bois de deux ans).
  • Ligature : Le bois est assez souple et se forme assez facilement. Possible en toutes saisons, mais éviter la période du 15 juin au 15 septembre car d’une part les risques d’incrustation sont plus élevés, d’où une surveillance accrue nécessaire, mais surtout l’écorce est à ce moment très sensible à toute torsion et se détache facilement, ce qui entraîne la mort de la branche. Par contre, cette particularité en fait un moment privilégié pour créer des bois morts. On enlève l’écorce facilement à partir d’une entaille assez profonde, dessinée au cutter au préalable.
  • les genévriers cultivés pour les bonsaïs sont souvent déjà ligaturés dans la plupart des cas quand ils sont encore très jeunes. Les formes fortement tordues sont très populaires et correspondent aux formes naturelles qui poussaient autrefois dans les montagnes japonaises. Les genévriers peuvent être fortement pliés, si nécessaire enveloppés de raphia ou de ruban adhésif comme protection, mais vous devez être prudent avec les parties qui possèdent du bois mort car elles se cassent facilement. Si ils sont grands et anciens, vous pouvez couper le bois mort afin de plier les parties vivantes plus flexibles. Les plateaux de feuillage peuvent être ligaturés et aérés après éclaircissement si nécessaire, pour laisser entrer la lumière et l’air. Sinon, les parties intérieures des plateaux de feuillage mourront.

REMPOTAGE

L’opération se fait au début du printemps, juste avant le démarrage de la végétation. Sur le genévrier chinois (juniperus Chinensis), vous verrez les pointes du feuillage devenir vert clair.

Faites attention lorsque vous coupez des racines, surtout des grosses racines, car vous pourriez perdre la branche associée. Lorsque l’on a l’habitude, on peut suivre les veines en passant le doigt sur le tronc. L’endroit où passent les veines est plus gonflé.

Le genévrier est quand même un bonsai qui n’aime les rempotages trop drastiques. Ne coupez pas trop de racines, et ne mettez surtout pas le pain racinaire à nu en essayant de démêler toutes les racines. Contentez-vous de démêler celles qui sont sur le pourtour et coupez les plus longues qui se sont enroulées sur le tour ou le fond du pot.

Le rempotage se fait tous les 3 à 5 ans, suivant l’état d’avancement de l’arbre. Plus un bonsai est mature, et moins il nécessitera d’être rempoté souvent. A la pépinière, nous utilisons un terreau agricole composé de tourbe noire, tourbe blonde, terre végétale, fumier de cheval, pouzzolane.

CALENDRIER DES TRAVAUX

JANVIER
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5.
FÉVRIER
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5°.
MARS
  • Engrais biologique organique avec un NPK de 6/3/3 pendant pratiquement toute l’année.
AVRIL
  • Rempotage : Au début du printemps, tous les deux ans pour un sujet jeune, tous les 5-7 ans pour un sujet adulte. Tailler au moins 1/3 des racines.
MAI
  • Engrais
  • Rempotage
JUIN
  • Engrais
JUILLET
  • Engrais  si  température n’excède pas les 35 º
AOÛT
  • Engrais  si  température n’excède pas les 35 º
SEPTEMBRE
  • Engrais
OCTOBRE
  • Réduire arrosage et pluie
  • Engrais
NOVEMBRE
  • Engrais
DÉCEMBRE
  • Doit être protégé pendant l’hiver si les températures chutent en dessous de -5°.
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